Djita Salomé est un personnage fascinant qui a longtemps éveillé ma curiosité. Tout a commencé lorsque j’ai trouvé une carte postale à son effigie dans une boutique spécialisée, tenue par un homme élégant et discret. Parmi ses trésors : quelques portraits de soldats français, des artistes de cirque tatoués, et une superbe affiche de Constentenus exposée sur un mur, évoquant le Skating de la rue Blanche.

Quelque temps plus tard, ma surprise fut grande en découvrant cette même carte — celle de la mystérieuse « princesse orientale » — exposée au musée du quai Branly, fièrement accrochée dans l’exposition Tatoueurs, tatoués. C’est à ce moment-là que j’ai eu envie d’en savoir plus, et de mener ma propre enquête.

Texte : Alexandra Bay

Djita Salomé, la beauté bleue

C’est au détour de mes déambulations dans les rues de Paris que j’ai découvert Djita Salomé. Une boutique spécialisée dans les cartes postales anciennes exposait en vitrine des clichés tirés des débuts de la photographie. Curieuse et passionnée, je n’ai pas résisté à l’envie d’y entrer. À l’intérieur, de belles armoires en bois patiné, des tables de consultation assorties, une lumière douce et chaleureuse… Le lieu invitait à la flânerie. Le vendeur, discret et courtois, complétait cette ambiance feutrée, idéale pour explorer les trésors de la collection.

Djita Salomé affirmait être égyptienne. Sa légende raconte ainsi qu’elle a été tatouée de force. Les peaux-rouges du Dakota (US) ont encore sévi.

Les cartes étaient soigneusement rangées dans des tiroirs non étiquetés. Intriguée, je lui ai demandé s’il possédait des cartes de tatoués. Sans un mot, il a sorti une liasse d’un tiroir et l’a déposée sur la table de consultation. Ma curiosité redoublée, j’ai commencé à examiner minutieusement le lot. C’est alors que je suis tombée sur les fascinantes cartes de la princesse orientale tatouée, intitulée “Polychromo vivante”.

Djita Salomé, princesse orientale tatouée, collection personnelle
Djita Salomé – Collection personnelle