Les créatures de Josh Peacock

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rédigé par Alexandra Bay

4 juin 2020

À 40 ans, issu de l’école du graff, Josh Peacock tatoue depuis huit ans. Cet Anglais à la belle gueule cassée officie à King Street Tattoo Collective, situé dans la ville de Cambridge. Pendant plus de vingt ans, il a orné les murs des villes anglaises de ses personnages aux dentitions surdimensionnées. Depuis, il tatoue ces petites créatures étranges pourvues de dents imparfaites (comme lui), mais d’un charme fou. Sous une esthétique léchée, couleurs chaudes et style graphique cartoon, le tatoueur pose une question plus sérieuse, celle de l’obsession de notre société pour un physique zéro défaut, donc, de belles dents blanches et bien limées.

Alexandra Bay : Salut Josh ! Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, tu peux nous parler un peu de toi ?

Josh Peacock : Bonjour, mon nom est Josh Peacock. J’ai 40 ans et je suis artiste tatoueur à Cambridge, en Angleterre. J’officie à King Street Tattoo Collective ! Je bouge régulièrement en guest à Brighton, Londres, Paris, Hamburg et Berlin.

Josh Peacock @joshpeacock_obe1

A.B. : Il paraît que tu viens du monde du graffiti. As-tu suivi une formation artistique ou as-tu appris de manière autodidacte ?

J.P. : Je suis très chanceux d’avoir de si merveilleux amis dans ce métier, dans le monde entier, et c’est toujours un honneur de travailler à leurs côtés. Avant de devenir tatoueur, j’étais artiste graffeur professionnel. J’enseignais aussi l’art dans les écoles avec des groupes de jeunes délinquants ou de personnes vulnérables. J’ai étudié l’art jusqu’à l’université, à Cambridge. Mais j’ai décidé de poursuivre ma voie dans le graffiti. C’était obsessionnel. La liberté d’expression et l’espièglerie nourrissent constamment mon travail. Le graffiti est une source d’inspiration inépuisable, avec toutes les autres disciplines d’art, qu’elles soient majeures ou mineures.

J’étais un tatoueur réticent. Tout le monde me suggérait d’essayer de tatouer. Je croyais que ma passion reposait seulement sur le graffiti.

Josh Peacock

A.B. : Te souviens-tu de ton premier déclic avec le tatouage ? Celui qui t’a fait réaliser que c’était une vraie passion.

J.P. : J’ai vu mes premiers tatouages quand j’étais jeune et je n’étais pas très impressionné. Le tatouage local était très basique et je n’ai jamais rien vu qui me donne envie de me faire tatouer. C’est seulement à partir du moment où j’ai regardé des vidéos de skate et de rock, que j’ai commencé à changer d’avis.

Josh Peacock @joshpeacock_obe1

A.B. : Quel a été le déclic qui t’a poussé à te lancer dans le tatouage ?

J.P. : J’étais un tatoueur réticent. Tout le monde me suggérait d’essayer de tatouer. Je croyais que ma passion reposait seulement sur le graffiti. Mais le tatouage a changé. Une nouvelle école émergeait et le tatouage est devenu de plus en plus une idée fixe. Je voyais les Américains travailler durant les conventions et j’ai su que je voulais aller dans cette direction. Avec une tournure différente…

Mes influences sont principalement alternatives comme l’art « lowbrow » (Lowbrow, ou « lowbrow art », est un mouvement d’art pictural apparu à Los Angeles en Californie, à la fin des années 1970.)

Josh Peacock

A.B. : Quel a été ton parcours pour apprendre le tatouage ? As-tu été accompagné par quelqu’un ou t’es-tu formé par l’expérience ?

J.P. : Oui j’ai appris le métier avec Prizeman d’Eternal Art à Chelmsford, en Angleterre. J’ai encré mon premier tatouage en décembre 2010, donc j’entame ma huitième année et j’adore chaque moment que je vis.

Josh Peacock @joshpeacock_obe1

A.B. : Quelles sont les sources d’inspiration qui alimentent ton univers artistique ?

J.P. : Mes influences sont principalement alternatives comme l’art « lowbrow » (Lowbrow, ou « lowbrow art », est un mouvement d’art pictural apparu à Los Angeles en Californie, à la fin des années 1970.) J’adore les designs de skate et je considère mes tatouages comme des stickers qui recouvrent une planche de skate. Ce sont des tatouages avec moins de finesse, plus qu’un simple récit, simples et ludiques. J’adore aussi les artworks d’album de musique et de comics.

Beaucoup de clients viennent juste pour mes personnages aux grandes dents, mais j’aime continuer à tatouer d’autres styles de tatouage.

Josh Peacock

A.B. : Qu’est-ce qui t’a donné envie d’intégrer ces personnages aux grandes dents dans ton univers ? Tu te souviens de quand ça a commencé ?

J.P. : J’ai commencé de grandes peintures murales avec des personnages aux grandes dents, il y a plus de vingt ans. Avec le temps, ils se sont transformés, encore plus, depuis que je les tatoue. Je crois que les dents ont beaucoup de personnalité et tu peux en donner encore plus à un portrait avec une simple supraclusion (lorsque les dents du haut et du bas ne s’imbriquent pas parfaitement) et une dent manquante. Mon premier personnage aux grandes dents était une abeille très naïve. C’était juste un griffonnage, sur une planche de flashs que j’avais créée pour le fun. Et bientôt, tout le monde est devenu fou de ces personnages aux grandes dents.

Josh Peacock @joshpeacock_obe1

A.B. : As-tu beaucoup de clients qui viennent spécifiquement pour ces créatures ?

J.P. : Beaucoup de clients viennent juste pour mes personnages aux grandes dents, mais j’aime continuer à tatouer d’autres styles de tatouage. Ils me permettent de rester concentré en tant qu’artisan. Ils contribuent à ma polyvalence. Je travaille toujours avec mes inspirations préférées différents éléments pour les assembler. Je travaille actuellement sur une prochaine génération de personnages étranges associés à de mauvais jeux de mots.

J’ai été un médiocre nettoyeur, un barmaid affreux, et le pire facteur de tous les temps. Heureusement, lorsque j’étais enfant, je m’ennuyais et c’est ce qui a nourri ma créativité.

Josh Peacock

A.B. : Est-ce que tu prévois de travailler en guest dans d’autres studios prochainement ?

J.P. : En général, je me déplace beaucoup en Europe. Cette année, je bougerai un peu moins. En effet, je souhaite encore améliorer mon style et mes techniques, ainsi que mon équipement. Mais je continuerai à visiter la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et aussi les États-Unis, espérons-le. Tout sera révélé sur mon compte Instagram en même temps que je le découvre. Partout où je vais, je sais que je rencontrerai des gens fantastiques et que je m’amuserai.

Josh Peacock @joshpeacock_obe1

A.B. : Un dernier mot pour conclure :

J.P. : Je suis un homme très chanceux. Je ne pensais pas que je pourrais m’épanouir hors d’un métier créatif. J’ai été un médiocre nettoyeur, un barmaid affreux, et le pire facteur de tous les temps. Heureusement, lorsque j’étais enfant, je m’ennuyais et c’est ce qui a nourri ma créativité.

Email : obe_obe1@yahoo.co.uk

Instagram : joshpeacock_obe1

Josh Peacock @joshpeacock_obe1
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