Les femmes Chin au visage tatoué

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rédigé par Alexandra Bay

18 juillet 2019

Dans les montagnes de l’état Chin, situées dans le Myanmar (ex Birmanie), les femmes portent avec fierté le tatouage facial. Enfin, les femmes les plus âgées, car la pratique a été interdite par le Gouvernement birman dans les années 60. Des lignes, des points ou la peau entièrement bleutée, les dessins diffèrent selon les tribus. Et il y a plus de 50 groupes ethniques dans le seul état Chin.

Une légende populaire raconte qu’un roi birman aurait enlevé sa future épouse, une Chin. La belle se serait échappée puis incisé la peau du visage pour devenir méconnaissable. C’est ainsi que les femmes Chin auraient perpétué la tradition. Depuis l’interdiction par la dictature, les jeunes générations ont délaissé cette pratique. Les femmes aux visages tatoués voient leur tradition mourir. Elles espèrent contribuer, comme attraction locale, au développement touristique de leur pays.

Texte : Alexandra Bay – Article publié dans Tatouage Magazine

Les femmes au visage tatoué

Dans les montagnes brumeuses de l’état Chin, une légende populaire raconte l’histoire des femmes au visages tatoué : « Il était une fois les rois de Bagan, toujours plus avides de pouvoir, qui menaient la guerre contre les peuples voisins. Même les guerriers de la région de Chin tombèrent sous le joug du lointain royaume, situé le long du torrent Ayeyarwady. Depuis les coins les plus reculés de son royaume, le roi ordonna que les plus belles filles vierges lui soient apportées pour devenir ses maîtresses et ses femmes.

Le roi de l’enfer appellera celles qui n’ont pas de tatouage sur le visage.

Daw Gei Sein, 75 ans, de la tribu des Mun

Les habitants de Chin pleuraient la perte de leurs filles et se mirent rapidement à trouver des solutions afin d’éviter d’autres enlèvements. Ils décidèrent étant donné l’extraordinaire beauté des femmes Chin que la seule façon d’éviter l’esclavage cruel de leurs jeunes filles était de les rendre moins attrayantes aux yeux de leurs assaillants. Dès lors, pour que les Chin sauvegardent leurs filles à jamais, toute femme en devenir devait avoir le visage couvert de tatouages. C’est ainsi que les Maung-Ju, les faces sanglantes, symbolisèrent l’indépendance des Chin aux yeux des dirigeants extérieurs. »

Le village Voklak dans l’Etat Chin du Myanmar. Photo de @khaipi d’Hambourg

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