Aux origines du tatouage occidental : avant la machine
Avant l’apparition du dermographe à la fin du XIXe siècle, les tatouages étaient réalisés de manière entièrement manuelle. Les motifs étaient simples, tracés en noir, souvent sans ombrage ni couleur. L’encre utilisée provenait de matériaux rudimentaires : suie, charbon de bois, encre de Chine ou d’Inde — des mélanges artisanaux, faciles à se procurer, notamment à bord des navires.
Ce sont souvent des marins, passionnés de dessin, qui s’improvisaient tatoueurs. En mer, ils gravaient sur la peau de leurs compagnons des souvenirs, des symboles d’appartenance ou des hommages. L’outil utilisé était rudimentaire mais efficace : un faisceau d’aiguilles fixé à une poignée en bois — une technique inspirée des traditions autochtones observées lors d’escales.
On imagine sans peine que ces séances étaient longues, laborieuses, et douloureuses. Le geste était répétitif, l’encrage lent, et l’hygiène aléatoire. Mais ce rituel, malgré sa rudesse, portait déjà les germes d’une culture en construction, faite de récits de voyage, de mémoire gravée et d’identité partagée.
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Le tatouage traditionnel Américain
« Le tatouage traditionnel Américain »
Des frégates aux salons de tatouage
Par Alexandra Bay
Propos
« Le professeur Samuel F. O’Reilly avait l’habitude de déclarer solennellement qu’un marin américain sans tatouage est comme un navire sans grog pas digne de la mer, (une propagande intelligente qui, soit dit en passant, a tendu à faire du tatoua…